Coucou! Je ne sais si c'est pareil pour vous, mais moi, je suis heureux de partir en 
vacances, et content de retrouver ma maison où, ému, je sens la présence de
mes chers disparus. Le festival d'Avignon, c'est quelque chose ! 1300 spectacles, sans compter ceux de la rue. j'en ai vu 12, tous différents, allant de Popeck à des n° de cirque ou de magie à
vous couper le souffle, et avec en prime, une pièce de théâtre tirée d'un livre sur le coup d'état militaire de Franco qui m'a bouleversé....... Mais je vous avez promis de vous faire un
récit de mon aventure sur le bra avec ses 5 cols mithiques.. Le voici.
Sur les 1255 engagés, nous étions quelques centaines à le faire en deux jours. Ce 16 juillet, à 7 heures, nous quittions Vizille dans la
bonne humeur et sous un ciel sans nuages. Je roulais au milieu d'un peloton roulant lentement, pour permettre à nos muscles de s'échauffer sans douleur. 40 km de faux-plat
montant avant la première difficulté, la croix de fer, où j'arrivais à 10 heures. Je confiais mon appareil pour me prendre en photo, photo pas très belle comme vous constatez. Descente
vertigineuse sur St Sorlin d'Arves, puis nouveau contrôle ravitaillemnt à St Jean d'Arves, au pied du magestueux Mollard . Pour le conquérir,Je l'entrepris en douceur, le caressant
amoureusement, imitant les prémices qui précèdent la conquète d'une charmante dame. Nouvelle photo, cette fois réussie. Après une descente assez périlleuses à cause des virages en tête
d'épingle, une nouvelle montée innatendue nous attendait avant de rejoindre Saint Michel de Maurienne où certains d'entre nous avaient leurs chambres. 
La mienne, ainsi qu'une dizaine de mes compagnons de route se situe à 12 km, à Valmeinier, une station de ski située à la hauteur du Télégraphe. Après un repas assez copieux, nous voici donc reparti pour une dure montée, d'autant plus dure qu'elle se situait en fin de journée. Pour vous donner une idée du dénivelé, Saint Michel de Maurienne est à 700 m et Valmeinier à 1500 ! C'est à deux km du sommet du Télégraphe, qu'un panneau posé par les organisatueurs nous indique de tourner à gauche "BRA chambres". Encore deux km d'éffort et nous voici arrivés au terme de la première étape. Il était 17 heures. Douche, repas et dodo ! Nous étions 5 dans la même chambe, dont deux ronfleurs ! A 6 heures du mat: debout là-dedans ! Un coup d'oeil à la fenètre nous dévoile un ciel menaçant. en partant tôt et avec un peu de veine, on espérait franchir le Galibier, et retrouver le soleil sur son autre versant. Départ à 7h moins dix. 2 km de descente et 2 de montée pour franchir le sommet du Télégraphe. Descente sur Valloire sous un ciel de plus en plus menaçant avec queques gouttes de pluie. Je m'arrête pour enfller mon poncho. Bien m'en pris car au plan Lachat, une pluie froide et drue commence à tomber. Le froid nous envahi, et pour nous réchauffer, nous faisons tourner nos jambes à toute vitesse. Et voici qu'arrivé aux premiers lacets des 9 virages menant au Galibier, un vent violent se lève alors que la pluie s'intensifit. De grands seaux d'eau dégoulinent sur nos échines recourbées! Lorsque le vent souffle dans notre dos, c'est supportable, mais lorsque qu'un virage nous met face à lui, c'est l'enfer ! Debout sur mes pédales, la langue hors de la bouche, j'avance à 4 à l'heure! Mes compagnons de galère me dépassent un à un, mais n'avançant guère plus vite. Un temps énorme s'écoule entre chaque bornes kilométriques Galibier, 5km... 4km... En dépassant chaque bornes, je pense: 3km y pico ! etc... A 2 km du sommet, un vent violent chargée d'eau et de neige fondue a failli me renverser ! Me voici donc tirant mon vélo sous la bourrasque, la tête courbée, ressemblant sans doute à une image évoquant la retraite de Russie de l'armée Napoléonniene ! J'avançais de 2 km à l'heure ! Arrivé enfin à cent mètre de l'entrée du tunel, un photographe, abrité dans sa voiture, m'a recommandé de le prendre. au lieu de continuer la montée. D'ailleurs, un peu plus tard, la gendarmerie a barré cette route, trop dangeureuse à cause du brouillard. J'enfourchais mon vélo dans le tunel, mais malgré mes efforts, je zigzaguais comme un homme ivre, allant de droite à gauche et de gauche à droite de ses parois ! A la sortie du tunel, un panneau éclairé indiquait: "contrôle-ravitaillement à 150 m à droite". Le vent redoublant de violence, la pluie glaciale et le brouillard intense m'ont achevé! On m'a aidé à mettre pied à terre. Complètement transi je transmis ma feuille de route. Affolés devant mon aspect, on m'a fait monter dans un camion . Ma tête appuyée entre mes bras croisés, était posée sur le volant, et tout mon corps tréssautait ! On appelle les pompiers ? Je fais oui de la tête. Un quart d'heure apres, ils étaient là. Il était 10h30 quand ils me firent monter dans l'embulance. Il m'enlevèrent mes vêtements trempés, me frictionnèrent avec une couverture et m'allongèrent. J'entendis: 35, 9 ! J'étais en hypothermie ! Pouls 94. Je devais sans doute manquer d'oxigène car pendant 5 minues ils m'en firent respirer ! On va vous emmener à l'hôpital de Briançon... Je sursautais ! Pas question ! D'ailleurs je me sens beaucoup mieux... Mais voici que la porte s'ouvre et que 5 nouveaux cyclistes, tréssautant comme je le faisais se réfugient dans l'ambulance! Parmi eux, COLOMBO ! Celui que l'on rencontre presque sur tous les rallyes! On se congratule. Je dis: "Ils sont beaucoup plus malades que moi !" Par haut parleur, j'entends le directeur de course dire: La course est neutralisée ! Un refuge chauffé vient d'être ouvert, des cars de rapatriement ont été commandés. C'est ainsi, que l'embulance faisant navette, déposait les nouveaux arrivants au refuge, sauf moi, précisaient les pompiers. A 2 heures de l'après-midi, nous étions plus de deux cents à attendre notre rapatriement en car. Quelques "courageux", ou inconscients, arrivés en même temps que moi, ont voulu reprendre la route avec leurs vélos! Au Lautaret, ils ont dû se réfugier dans les bistrots, gymnases et églises ! A trois heures, le premier car nous emmenait à la Grave, puis à Bourg d'Oisans ou un repas froid nous attendait. J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. Le froid me reprenait à cause de mes habits trempés, nos bagages avec nos habits secs étant à Vizille. Que voulez-vous? J'ai soudain craqué! Le trou noir qui m'assaille quelquefois. De longs sanglots que j'étais incapable d'arréter me secouaient, effrayant à nouveaux mes confrères et organisateurs. J'expliquais que ce n'était rien. Que je n'étais pas fatigué, sauf de "l'ame". Un des oranisateurs prit la décision de me ramener à Vizille avec sa voiture, ainsi que trois autres "naufragés" dont Colombo, plus mals en point que moi ! Quel délice, dans cet immense gymnase chauffé, lieu de départ et d'arrivée du BRA ! Une douche très chaude et réconfortable nous fit du bien ! Avec mes habits secs je reprenais goût à la vie à la vitesse grand V ! J'achetais les photos que j'ai mis sur le blog quelques minutes avant mon départ pour Avignon. Patient, j'attendais le retour de mon vélo... Chapeaux aux organisateurs qui devaient récupérer des centaines de vélos. Je recu le mien vers 20 heures. A 22 heures je dormais comme un bien heureux, souriant à ma princesse qui ne me quite pas dans des moments difficiles. Le premier jour, A Avignon, sous le rire narquois de mon fils j'ai dormi 14 h !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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