- Monsieur Durif, voici un nouvel élève pour vous. Au fait, comment t'appelles-tu ?
- Sirach
- Monsieur Durif me tend la main. Le premier contact est bon.
- Où sont tes affaires ?
- Dehors, avec mon pépé qui m'attend.
Cela fait rire les jeunes apprentis. M. Durif aussi, ne peut s'empêcher de sourire en attendant ce grand dadais d'un mètre soixante dix parler de son "pépé" en évoquant son grand père.
Quelques instants plus tard, le surveillant général me conduit au secrétariat où une jeune dame enregistre mon nom et mon adresse, puis me tend une fiche en m'expliquant que le centre étant complet, je dois m' inscrire comme interne au lycée Bertholet qui se situe tout à côté. On me donne un papier que je dois présenter à l'administration du lycée, puis me voici à nouveau à l'extéreur, avec mon grand-père qui m'attend une nouvelle fois à la porte du lycée.
Après avoir rangé mes affaires dans le dortoir dont je note le numéro de mémoire, je reviens dire au revoir à mon grand père, n'ayant désormais plus le droit de sortir sans autorisation
Nous nous enlaçons.
- Adios, chiquet.
- Au revoir pépé.
Nous avons envie de pleurer....
En quittant pour la première fois mon milieu familial j'avais laissé ma mère à nouveau gravement malade, et je m'en voulais d'avoir cru bêtement, qu'en réussissant mon certificat d'études, maman serait guérie.
Grand-mère se dépense sans compter pour soigner sa fille. Mon père lui en est reconnaissant, lui qui, tous les lundis, de grand matin, s'en va à Séchiliène où il est embauché comme mineur au creusement d'un tunnel, avec un poids sur la poitrine.
A suivre......