Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 08:00

DSCN0435.JPG   La nuit était arrivée et on était passé à table. Papa m'épiait d'une drôle de façon. On sentait que mémé se retenait de dire quelque chose. N'y tenant plus, elle avait lâché en regardant papa dans les yeux:

   - Il y avait longtemps, n'est-ce pas que tu ne t'étais pas servi de ta ceinture !

   - Tiens ! Il vous l'a dit ?

   - Non MONSIEUR ! Il ne m'a rien dit du tout ! Mais ça se voit assez, non ? Et me tirant de la chaise, elle lui montrait mes jambes où persistaient les empreintes de la lanière.

   - Demandez-lui pourquoi il a laissé sa soeur toute seule dans les bois  !

   Soutenant le regard de mon père, j'avais répondu sans hausser la voix:

   - Les chèvres sont parties trop haut. Il a fallu que j'aille les chercher.

   - Tiens ! C'est le plus beau ça ! Il laisse partir les chèvres, maintenant !

   Papa avait dit ça sur un ton très violent.

   - Ca suffit ! lui avait lancé ma bonne grand-mère.

   - Qu'il s'explique ! Hurlait mon père qui s'excitait de plus en plus.

   Il était convenu que devant monsieur Brucelin qu'on ne parlerait pas le catalan. Mémé avait oublié la consigne.

   - Bes xiquet, puja i ficat al llit.  ( Vas mon petit, vas. Monte te coucher )

   Mon père m'en avait défié:

   - Qu'il ose, s'il est un homme !

   Je m'étais levé, la tête basse, mis le pied sur la première marche lorsque mon père, ivre de rage, frappant la table d'un formidable coup de poing, avait hurlé en fusillant du regard sa belle-mère:

   - Ici ! A table ! On va bien voir qui commande ici !

   Elle avait serré les dents, ma brave grand-mère, et de grosses larmes de rage impuissantes coulaient de ses beaux yeux. Maman n'avait rien dit. Plus un mot ne fut prononcé durant le reste du repas. On aurait dit qu'on veillait un mort. Quand l'heure d'aller au lit était venue, j'avais fait comme d'hatitude le tour de la table pour embrasser tout le monde, mais ce soir-là, j'avais commencé par ma mémé, effleuré les joues de maman et de mon père, tendu la main à monsieur Brucelin, embrassé franchement mon grand-père, puis, par une sorte de défi, j'étais revenu à ma grand-mère et lui avait donné deux autres gros baisers ! On allait tout de même pas me battre pour avoir embrassé mémé une fois de trop !

   Aujourd'hui, je ne me laisserai pas faire ! Il vaut tout de même mieux  avoir donné une fessée à Arlette que de l'avoir laissée écraser, non ? Je n'ai nullement besoin de me défendre. Arlette, comprenant qu'ella avait mal agi, ne fait pas la moucharde.   A suivre........

  

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de robic
  • : Astronomies et cyclotouriste
  • Contact

robic

Recherche

Texte Libre

Pages