Le 20 Novembre 2010, je mettais fin à mes mémoires d'enfant se terminant par ma réussite au certificat d'études primaires. Voici mes mémoires d'adolescent que vous n'êtes bien entendu pas obligé de lire.
1947. Dans la famille, on ne s'arrête pas de me demander quand je cesserai de grandir ! Comme si c'était ma faute de grandir plus vite que les autres ! Mon visage se transforme désavantageusement. Du joli oval qu'il était il y a peu de temps encore, il devient allongé, en "lame de couteau" disent certains de mes camarades, cruels dans leurs innocences. Je prends des colères contre le coiffeur qui me dégage trop les oreilles, oreilles qui me paraissent trop gandes et trop dirigées vers l'avant. J'ai donné un coup de poing dans le nez d'un de mes camarades qui avait osé me dire que j'avais les yeux en "trou de pine!" Depuis, je me regarde souvent dans la glace pour voir si c'est vrai... Alors que je me masturbais presque tous les jours, je ne le fais plus que rarement, ayant entendu dire qu'on pouvait devenir fou ou aveugle !
A quoi penses-tu ?
- A rien.
Je songe quelquefois que j'aimerais bien être pilote d'avion, ou docteur, ou conducteur de train, et pourtant, je serais tailleur. Je serais tailleur à cause d'une question banale que maman m'avait posée alors que j'avais 9 ou 10 ans.
- Qu'aimerais-tu faire, quand tu seras grand ?
- Habilleur.
Les yeux de maman avaient brillés. Qu'aurais-je pu répondre d'autre, alors qu'assis entre ma mère et ma grand-mère, je tricotais des chaussons pour ma petite soeur ?
Je n'en avais plus jamais parlé, mais maman s'en était chargée !
- Mon fils veut être tailleur !
- C'est un beau métier.
- Surtout l'hiver ! Quand je pense que mon mari....
J'étais tombé dans un piège, et pour ne pas désillusionner ma mère que j'aimais bien malgré les gifles qui pleuvaient pour un rien,j'apprendrais le métier de tailleur.
A suivre.............