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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 14:31

   Nous sommes vendredi. Demain, papa viendra en bicyclette comme il le fait tous les samedis après-midi voir et consoler sa victoire. Ils sont gentils, mon oncle Albert et sa femme Joséphine, de la garder chez eux, malade comme elle est !

   - Le travail que je vous donne ! gémit souvent maman.

   - Tu parles ! répond Albert qui aime beaucoup sa soeur et qui a peur, lui aussi, comme moi, comme papa, comme toute la famille, de la voir partir si jeune !

   Ses crises d'asthme sont terribles et lui fatigue le coeur.C'est ce qui inquiète le plus le docteur qui devient pensif.

   - Ecoutez. Si vous le permettez, je vais demander à un confrère de venir vous examiner. Cela s'appelle une consultation. Elle pourrait avoir lieu cette après-midi.

   - Je veux bien, soupir maman.

   Une consultation ! Dans les familles de pauvres, cela veut dire que la maladie doit être terrible et la médecine impuissante à guérir ! Le vélo de mon oncle est appuyé contre le tronc d'un pommier. D'un mouvement de menton, il me le désigne:

   - Vas chercher ton papa.

   Je pédale à toute vitesse, franchissant en moins d'une heure les 20 km qui sépare Allevard de Chapareillan. Arrivé non loin de la maison, j'aperçois mon père avec d'autres ouvriers, assis dans la benne d'un camion prêt à partir. Lui ausi, m'a vu ! Son sang se retire de son visage qui devient cadavérique.

   - Arrête ! hurle-t-il au chauffeur. Il saute de la benne, saisit mon bras qu'il serre fortement. Il croit au pire ! Il bégaye:

   - C'est fini ?

   - Mais non papa ! il n'est rien arrivé du tout !

   Un soupir de soulagement gonfle la poitrine de mon père qui pense enfin à m'enlacer et me couvrir de baisers.

   - C'est le docteur Roux qui veut faire une consultation à maman avec son confrère, cet après-midi. Il veut te voir.

   - Partez sans moi, dit-il au chauffeur qui ne savait que faire.

   Mémé pousse un cri terrible en me voyant entrer avec mon père. Elle a la même pensée qu'avait eu papa tout à l'heure.

   - Qué passa ?

   - Rien mémé ! Il ne se passe rien !

   Je la serra dans mes bras, la couvre de baisers

   - Et moi qui suis ici, sans pouvoir la soigner !               A suivre

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 11:55

   Il franchit la porte à grandes enjambées.

   - Il parait que cette soupe est trop salée?

   - Parfaitement ! Et d'ailleurs, dès samedi, j'en parlerai à mon fils.

   - Comme il vous plaira ! Mais ce que je veux vous dire dès à présent, c'est qu'au début vous étiez comme ça avec nous, et maintenant vous êtes comme ceci !

   Tout en parlant, il tournait et retournait la paume de sa main pour lui montrer que c'était une girouette !

   Quelques jours plus tard, maman qui n'avait jamais eu une santé très solide tomba DSCN0470.JPGsérieusement malade. L'asthme qui l'avait quittée à Saint-Paul de Varces, l'attaque avec violance. Elle est obligée de s'alliter. Le médecin appelé à son chevet lui prescrit une série de piqûres, et lui laisse un instrument  en caoutchouc qui ressemble à une poire avec lequel, la bouche grande ouverte elle aspèrge le fond de sa gorge. Les nuits sont terribles et je griffe et mords mon oreillé quand je l'entends s'étouffer, puis pleurer quand elle le peut.

   Mémé  n'en peut plus. Elle doit soigner sa fille et faire à manger pour une quinzaine de personnes. Pépé l'aide autant qu'il le peu. Moi aussi, surtout pour lui porter de l'eau.(Elle est moins loin qu'à l'Epinette) La santé de maman ne s'améliorant pas, la nécéssité de prendre une femme de ménage s'impose. Papa en parle à monsieur Brucelin.

   - A condition qu'elle soit à votre charge, je n'y voit pas d'inconvéniant.

   - Je n'ai jamais envisagé la chose autrement, réplique papa sur un ton peu amène.

   Il a fallut tomber sur un mauvais numéro ! Cette jeune fille de 25 ans, un peu sale de sa personne, ne sait rien faire d'autre que l'amour, et Cossé en profite. Pas longtemps, car, fatigué de se disputer avec le contremaître, il quitte Chapareillan, va à Grenoble où il trouve une place de mouleur dans une grande entreprise. Il est content, car au moins, maintenant il pratique son vrai métier.

   Les grandes vacances scolaires arrivent. L'état de santé de maman s'aggrave. Le médecin prétend que c'est le climat d'ici qui ne lui convient pas, et suggère de l'envoyer à Allevard.  Mais comment faire ? C'est chez son frère Albert que maman est soignée semaines après semaines sans pouvoir se lever. J'ai peur, terriblement peur de voir maman mourir. J'y pense souvent. Je reste a Allevard pour la soigner, mes tantes Maria et Joséphine travaillant toutes deux à l'usine de soie. Le docteur vient tous les jours, comme pour moi quand j'étais petit. Maman ne va pas mieux. La nuit, je dors sur un matelat posé par terre, mais à mon âge, on dort bien n'importe où.     A suivre......

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 10:16

   Jeudi. Pas d'école. Je me trouve bien dans la chaleur de mon lit. Comme presque tous les matins, mon membre est raide. Je l'enserre dans ma main et commence un lent va- et - vient. Que ce passe-t-il en moi ? Je pressens qu'il va m'arriver quelque chose d'inconnue, à la fois angoissante et merveilleuse. J'arrête le mouvement, ferme les yeux et me laisse aller dans une douce somnolence. Si maman entrait en ce moment, elle me croirait profondément endormi.

   Après cinq minutes de rêverie, j'ouvre les yeux, m'assure que la porte de ma chambre est bien fermée, repousse les draps, sors du lit, tire à moi le pot de chambre, me mets à genoux, prends à nouveau ma verge et recommence le va-et-vient, couvrant et découvrant le gland qui devient rouge. J'ai la gorge serrée. Je sens monter du fond de mes entrailles un plaisir innouï, ouvre la bouche comme un Chapareillan_2744_l-eglise.jpgpoisson hors de l'eau, me cambre et vois sans étonnement jaillir de mon pénis, par secousses, un liquide blanchâtre, trés épais qui surnage au-dessus de l'urine. J'ai treize ans. Je viens d'avoir ma première éjaculation volontaire. Il me revient en mémoire l'intense plaisir que j'avais ressenti, debout sur la murette de la cour d'école. Les deux jouisances se confondent. J'essuie méticuleusement mon membre, mets beaucoup de papier dans le pot que j'irai tout à l'heure vider dans lss wc.

                                                                         XXX

   L'atmosphère de la cantine se gâte de jours en jours.Voilà que le vieux monsieur Brucelin qui ne peut pas souffrir Cossé, décide de ne plus manger à la table familiale ! Evidemment, cette attitude jette un froid dans les relations. Maman s'applique encore plus pour que la cuisine soit bonne. Un soir:

   - Madame Sirach !

   Maman s'essuie les mains et va voir dans la pièce d'à côté ce que lui veut monsieur Brucelin.

   - Votre soupe est trop salée ! C'eet pas la première fois, et si ça continue, je ferai comme l'ont fait la plupart des ouvriers, manger au restaurant !

   Maman entre dans la cuisine et se met à pleurer. Ca me fait mal de voir ma mère dans cet état. Papa, pépé et mémé la regarde étonnés.

   - Qu'est-ce qui se passe ? fait papa.

   - Il paraît que cette soupe est trop salée. Goute-la ! Est-ce que cette soupe est vraiment trop salée ?

   Papa est justement en train de la manger.

   - Mais non ! Elle n'est pas trop salée

   - Et bien, vas lui dire si tu es un homme !

   A ça ! C'est pas une parole qu'il faut lui dire, à papa. Une parole comme celle-ci, ça le galvanise !                          A suivre

  

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 08:00

DSCN0435.JPG   La nuit était arrivée et on était passé à table. Papa m'épiait d'une drôle de façon. On sentait que mémé se retenait de dire quelque chose. N'y tenant plus, elle avait lâché en regardant papa dans les yeux:

   - Il y avait longtemps, n'est-ce pas que tu ne t'étais pas servi de ta ceinture !

   - Tiens ! Il vous l'a dit ?

   - Non MONSIEUR ! Il ne m'a rien dit du tout ! Mais ça se voit assez, non ? Et me tirant de la chaise, elle lui montrait mes jambes où persistaient les empreintes de la lanière.

   - Demandez-lui pourquoi il a laissé sa soeur toute seule dans les bois  !

   Soutenant le regard de mon père, j'avais répondu sans hausser la voix:

   - Les chèvres sont parties trop haut. Il a fallu que j'aille les chercher.

   - Tiens ! C'est le plus beau ça ! Il laisse partir les chèvres, maintenant !

   Papa avait dit ça sur un ton très violent.

   - Ca suffit ! lui avait lancé ma bonne grand-mère.

   - Qu'il s'explique ! Hurlait mon père qui s'excitait de plus en plus.

   Il était convenu que devant monsieur Brucelin qu'on ne parlerait pas le catalan. Mémé avait oublié la consigne.

   - Bes xiquet, puja i ficat al llit.  ( Vas mon petit, vas. Monte te coucher )

   Mon père m'en avait défié:

   - Qu'il ose, s'il est un homme !

   Je m'étais levé, la tête basse, mis le pied sur la première marche lorsque mon père, ivre de rage, frappant la table d'un formidable coup de poing, avait hurlé en fusillant du regard sa belle-mère:

   - Ici ! A table ! On va bien voir qui commande ici !

   Elle avait serré les dents, ma brave grand-mère, et de grosses larmes de rage impuissantes coulaient de ses beaux yeux. Maman n'avait rien dit. Plus un mot ne fut prononcé durant le reste du repas. On aurait dit qu'on veillait un mort. Quand l'heure d'aller au lit était venue, j'avais fait comme d'hatitude le tour de la table pour embrasser tout le monde, mais ce soir-là, j'avais commencé par ma mémé, effleuré les joues de maman et de mon père, tendu la main à monsieur Brucelin, embrassé franchement mon grand-père, puis, par une sorte de défi, j'étais revenu à ma grand-mère et lui avait donné deux autres gros baisers ! On allait tout de même pas me battre pour avoir embrassé mémé une fois de trop !

   Aujourd'hui, je ne me laisserai pas faire ! Il vaut tout de même mieux  avoir donné une fessée à Arlette que de l'avoir laissée écraser, non ? Je n'ai nullement besoin de me défendre. Arlette, comprenant qu'ella avait mal agi, ne fait pas la moucharde.   A suivre........

  

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 07:00

D3Q8DACAM0HE3CCAFWBRDGCAZKQMCLCAVUDKULCAJVE9PKCAYLPEANCAS4R.jpg   Quelle fessée madame ! A ça, ça lui apprendra à cette péronnellene ! Ces hurlements qu'elle pousse ! Je suis obligé de la porter jusqu'à la maison. Heureusement que papa n'est pas encore rentré, sans quoi, ce serait encore moi qui recevrais des coups de ceinture pour avoir fait pleurer cette merdeuse ! C'était déjà arrive une fois quand nous étions encore là-bas, à Saint-Paul de Varces.

   Médor n'étant plus là, les chèvres en avaient profité pour grimper très haut dans la montagne. J'avais beau les appeler, elles grimpaient de plus belle ! Je dis à Arlette:

   - Reste là, je reviens tout de suite.

   Après avoir franchi le ruisseau, je tentais de les rattraper tout en les appelant. Je me doutais bien que ma petite soeur se mettrait à pleurer, mais je ne pouvais quand même pas risquer que les bêtes se perdent ! Quand je les eut rejoint, Arlette ne pleurait, elle hurlait ! Alors que j'étais sur le retour, j'avais entendu crier mon nom:

   - Hugues ! Hugues !

   C'était mon père, qui ayant perçu les hurlemente d'Arlette, était accouru pensant sans doute qu'elle se noyait.

   - Je suis là !

   - Viens ici !

   Je m'étais rempli les souliers d'eau en franchissant à nouveau le ruisseau.

   - Tu laisses ta petite soeur toute seule, maintenant ?

   Il avait dit ça d'une voix blanche tout en se dégraffant sa ceinture. Cette fois, je n'étais pas parti bien que je sois certain de le semer à la course. Je reçu sans broncher cinq ou six coups de ceinture, serrant simplement les dents pour bien montrer à ma soeur et à mon père, que ces coups là, je ne les méritais pas !

  - Rentre à la maison et fais attention à Arlette !

   A la maison, mémé avait tout de suite vue les marques rouges sur mes jambes.

   - Mère de Dieu ! Tu as vu ça Victoire ?

   Et elle me tournait, me retournait pour que sa fille puisse bien voir les traces des coups.

   - Qu'est-ce que tu a encore fait ? avait demandé maman.

   C'était toute la différence qu'il y avait entre maman et mémé. Comment dans ces conditions je n'aurais pas plus aimé ma  mémé chérie que ma maman ? A suivre...

  

  

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 23:54

   Cossé ne s'était pas trompé. Tonton Albert et Joséphine sont à nouveau réunis, et pour mieux profiter de leur bonheur, ils ont loué un petit appartement entre Allevard et l'Epinette. Comme il y a un grand jardin et que pour la terre Albert ressemble à son père, il a vite fait d'y faire pousser des légumes. Au fond de ce jardin, il a construit un poulallier où déjà caquetent cinq poulee et un coq. Joséphine travaillant à l'usine de soie et mon tonton ayant repris son travail aux forges, cela fait une grande différence 280px-Mairie-chapareillan.jpgde vie par rapport aux sombres années où mille et mille fois ils ont failli périr. D'ailleurs, cinq de leurs conscrits dont certains amis d'enfance, "reposent" au cimetière, "mort pour la France". 

   A saint-paul de Varces, le barrage est terminé. L'entreprise Brucelin ayant obtenu un contrat pour la construction d'une route de contournement à Chapareillan , c'est dans cette commune que le patron a demandé à maman si elle voulait bien continuer  son métier de cantinière. Il a fallu vendre les chèvres, sauf Blanchette qui attachée à un pieu ne donne d'autre travail que la traite de son lait. C'est donc à Chapareillan que Cossé démobilisé à son tour a retrouvé sa famille. Du coup, je couche avec lui, et les batailles reprennent, même si c'est toujours moi qui soit obligé de dire "c'est toi le plus fort!" L'entreprise  l'a tout de suite embauché, mais le père de l'entrepreneur qui fait fonction de contremaître ne cache pas son mécontentement devant le peu d'entrain que met Cossé aux travaux de terrassement.

   Octobre arrive, et une nouvelle fois, je change d'école. J'emmène Arlette comme autrefois Cossé m'emmenait. Elle devient de plus en plus insuportable cette Arlette ! Soutenue par papa qui lui passe tous ses caprices, elle fait tout pour me faire gronder!  Pour revenir de l'école à la maison, c'est tout une comédie ! Elle ne veut pas donner la main ! Bon. Mais qu'elle marche un peu plus vite, bon Dieu ! J'ai beaucoup de devoirs à faire, et cette merdeuse qui traîne, traîne et s'arrête tout à fait ! 

   - Avance !

   Elle ne répond même pas !

   - Je m'en fous ! Je m'en vais tout seul ! Reste si tu veux! 

   Je pars en avant, fais vingt mètres, puis trente, puis quarante puis cent ! Et plus je m'éloigne plus elle ralentit le pas ! Au bout de deux cent mètres, je m'arrête et crie: 

   - Tu arrives, oui ou non ?

   Non de Dieu ! Voilà-t-il pas que cette garce s'assoit au milieu de la route ? Je refais en courant le chemin inverse.       A suivre.......                                     photos-carte-chapareillan-isere-PH027937-C.jpg

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 15:46

   A l'Epinette, la maison est froide, mais grâce à l'habileté de pépé et la qualité du fourneau, la grande cuisine retrouve très vite son atmosphère d'autrefois. Tata Joséphine désireuse de voir Cossé est venue dormir à l'Epinette. Elle reçoit de son mari une lettre par jour.

DSCN0466.JPG   Qu'elle émotion  et qu'elles embrassades, quand le lendemain, Cossé franchit la porte du logis ! Bien sûr qu'il y a des larmes, mais ce sont des larmes de joie ! Mémé réchauffe le repas de midi, puis, sachant que son Cossé adore les omelettes de pomme de terre, elle a vite fait de lui en faire sauter une. La question qui était suspendue sur toutes les lèvres fut simultanément posée par ses parents:

   - Et ton frère ?

   - Il va bien.

   Puis après un court silence il ajoute en regardant sa belle soeur qui l'écoute religieusement:

   - Lui, comme il est marié, il sera un des premiers à être démobilisé. Peut-être dans un mois. Il ne te l'a pas écrit ?

   - Non.

   - C'est parce qu'il ne veut pas te donner de fausses joies. En tout cas, c'est bon signe qu'on ne lui ait pas donné de permission comme à moi qui suis célibataire.

   Le car faisant correspondance avec le train de Pontcharra partant à 18 heures, il ne reste que quatre heures en compagnie de ses parents. Il a parlé de tout sauf de la guerre. Il assure qu'il mange bien et qu'il mène une vie de cocagne. Il donne un paquet de tabac gris à son père qui le trouve délicieux ! Quand on pense qu'il a essayé de fumer des feuilles de noyer et même de la sciure ! L'heure de se lever est arrivée.

   - Déjà ? S'exclame ma mémé en catalan et en poussant un douloureux soupir. Comme le temps passe vite quand on est ensemble !

   On accompagne Cossé jusqu'à la gare. Mémé et son mari pleurent, mais c'est surtout sur la passé angoissant qu'ils ont vécu que leurs larmes coulent.

                                                                           XXX

   Je dors une des toutes dernières fois à l'Epinete. Hélas ! Cossé n'est pas là pour faire la bataille comme autrefois !                     A suivreDSCN0468.JPG

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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 13:27

   Un grand chagrin m'est arrivé: La mort de mon ami Médor ! Il avait pris la maladie de carre, et pour abréger ses souffrances, papa, les larmes aux yeux l'avait achevé à l'aide d'une masse. Je ne crois pas au paradis des hommes, et pourtant, en cachette, j'ai fabriqué une croix avec deux bouts de bois et l'ai enfoncée dans la terre sur la tombe de Médor.

THUMB_illustration_site38239_1159173385.jpg  Quelques jours plus tard, le Maire de Saint-Paul explique à maman, que dimanche, le Prefet de l'isère, le Maire de grenoble et des personnalités de la résistance viendront inaugurer une stèle à la mémoire de cinq maquisards torturés et fusillés par les allemands tout près du barrrage. Il lui demande, en accord avec l'entreprise Brucelin, de bien vouloir préparer un grand apéritif, avec des gâteaux qu'elle fera elle-même.

   Comme il fait très beau et très chaud, c'est dans la cour qu'est dressée l'immense table faite de planches posées sur des tréteaux. Je n'ai jamais vu autant de monde en même temps ! J'aide maman et mémé à transporter les gâteaux sur la table.

   A la fin de la cérémonie, Le Prefet félicite maman rougissante et l'embrasse sur les deux joues. Et moi, alors que les motards de police s'apprettent à escorter les officiels, je suis tout surpris de voir ce grand bonhomme au costume bleu avec des boutons dorés et une drôle de casquette, venir vers moi et me serrer la main à moi aussi !

   Le lendemain, mémé ne tient plus en place ! Elle vient de recevoir un télégramme de Cossé! N'ayant que 36 heures de permission, il ne pourra rester que quelques heures à Allevard ! Comment faire en si peu de temps ? Le bon monsieur Brucelin lui propose de les emmener, elle et son mari, en voiture jusqu'à Grenoble où ils pourront prendre le car de 17 heures. Devinant ma pensée, mémé me regarde:

   - Avoue que tu aimerais bien venir avec nous...

   Je me jette dans ses bras pour la remercier.

   Pour la première fois de ma vie, je marche dans une grande ville, tenant par la main mon pépé et ma mémé.  Place Notre Dame, je suis émerveillé par la sculture de sa grande fontaine, et aussi par la façade de la cathédrale. Mémé est en extase. Non pas par la beauté de la ville, mais par mon enthousiasme.  Hélas! la visite est de courte durée, le car pour Allevard partant à 17 heures. Encore une première pour moi qui n'avait jamais monté dans un car !            A suivrecathedrale-grenoble.jpg

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 13:48

   Ce spectacle, je l'ai regardé plusieurs fois sans me lasser. Ce soir encore, je regarde.DSCN0465.JPG Les médicaments sont-ils épuisés ? A peine a-t-elle séché son mari avec une grande serviette, que déjà, mon pépé enfile son caleçon long. Mémé traine encore un peu, et moi, hypnoptisé par cette chair nue, je ne remarque pas que mon pépé a quitté mon champ de vision. Tout à coup, j'entends craquer une marche d'escalier, tout en haut, presque dans la chambre ! Je plonge vivement dans mon lit qui malheureusement fait un bruit infernal ! A ce bruit répond un éclat de rire sonore ! Ma tête enfouie sous les couvertures, je fais semblant de dormir ! Comme il n'a pas éclairé la chambre, pépé voit fatalement le rai de lumière qui passe à travers le trou !

   - Mé cago n'Deu ! s'exclame-t-il dans un juron catalan beaucoup plus gras que notre "Non de Dieu!". Tu étais en train de nous espionner  n'est-ce pas ?

   Et à nouveau cette énorme éclat de rire ! Il tourne le commutateur puis soulève la couverture. J'ai les yeux fermés, mais bien trop serrés pour qu'il soit dupe. Mémé  monte à son tour.

   - Qu'est-ce que tu fait là, debout ?

   - Le tchiquét était en train de se rincer l'oeil en nous regardant par ce trou !

   - C'est pas vrai.

   - Demande-lui !

   - Je ne te crois pas.

   D'un geste très doux pour ne pas me réveiller, elle découvre ma tête.

   - Tu vois bien qu'il dort !

   Elle se penche sur "son enfant" et effleure mon front d'un trés doux baiser. Le lendemain, au lever:

   - Tu as bien dormi, mon enfant chéri ?

   - Oui mémé. Puis je me dirige vers maman.

   - Ce soir, tu coucheras avec nous, dit-elle après m'avoir embrassé.

   Ainsi, les grandes personnes en avaient parlé entre elle, et dans le doute... Je soupire. Je trouve quand même dommage de ne pas avoir entendu mon pépé.

                                                                    XXX

   Tata Maria et Lili sont venues pour deux jours. Elle grandi Lili, et elle est toute honteuse de devoir dormir dans la même chambre que moi.

   - Tourne-toi !

   - Surtout, ne regarde pas !

   Quand je pense qu'il y a encore peu...

   De plus en plus souvent, au réveil ou quand j'ai envie de faire pipi, mon zizi devient raide. Oh! il n'est pas aussi gros que celui de pépé, mais cette raideur me fait mal, et surtout, j'ai peur que ma maman s'aperçoive de la bosse que fait ma braguette!  Ca me fait une de ces hontes ! Je ne suis pas comme Arlette qui se promène le cul nul devant les ouvriers! Il est vrai qu'elle n'a que cinq ans, et que moi, à son âge.... A suivre

        Partant en vacances lundi pour une dizaine de jours, je vais cesser de vous bassiner avec mes mémoires d'enfant en publiant plusieurs articles par jour jusqu'au mot fin.

 

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 10:14

   Un mal d'une autre sorte frappe mes grands-parents! La gale ! Il parait que le pays en est plein et que c'est la faute à la guerre. Dans la famille, c'est pourtant la consternation ! Le médecin a prescrit une pommade et de la poudre qu'ils doivent se répendre sur le corps après avoir fait une toilette des plus minutieuse. A cause de la disposition des lieux, les grands-parents ne peuvent procéder à cette toilette que lorsque tout le monde est couché. Papa et maman dorment dans une maison annexe aux bâtiments de la cantine, tandis que je dors avec Arlette dans la chambre de pépé et mémé située au-dessus de la cuisine.

   - Tu ne vas pas encore au lit, Hugues ? Il y a longtemps que ta petite soeur dort !

   Je monte après avoir embrassé tout le monde. La vaisselle étant lavée et rangée, papa et maman s'en vont, laissant le soin à leurs parents de fermer portes et volets pour que nul regard indiscret ne vienne surprendre leur nudité. Au préalable, ils ont fait chauffer dans une grande bassine, de l'eau qu'ils versent ensuite dans une "tina" DSCN0464.JPGservant pour la circonstancee de baignoire. Ils se déshabillent, posent délicatement  leurs habits sur des chaises, et une fois nus, ils se lavent à tour de rôle, l'un s'occupant du dos de l'autre. Ils ne peuvent en aucun cas s'imaginer que quelqu'un puisse les voir dans la tenue d'Eve se lavant consciencieusement les parties les plus intimes de leur corps, et pourtant, quelqu'un les regarde !!! Ce quelqu'un c'est moi qui, m'étant aperçu qu'un filet de lumière sortait du plancher à côté de mon lit me suis levé avec mille précautions pour ne pas faire craquer les planches qui font à la fois office de plafond pour la cuisine et de plancher pour la chambre. Je me suis mis à genoux, le derrière en l'air, et j'ai collé mon oeil sur le trou du plancher.

   Quel spectacle !!!

   Je suis suffoqué de voir que mon pépé a un si grand zizi ! Plus grand encore que les pies de la Canéla ! Avec ça, il a des poils qui lui grimpent presque jusqu'à son nombril ! Quand il marche, son zizi se balance ! Et la mémé ! Elle a des tétines beaucoup plus grosses que je me les imaginais ! Il est vrai qu'elle pèse un peu plus de cent kg, mais quand même ! Sa fente, je ne peux pas la voir du fait que je regarde de haut en bas et presque verticalement. De plus, son ventre est si rebombé que je ne peux même pas voir son entrecuisse comme je le voyais il y a quelques années, quand, allongé sur une chaise, je faisais semblant de dormir. Il n'y a que lorsqu'elle enjambe la grande cuve en bois aidée par son mari, que je peux l'entrevoir, mais c'est presque toujours de dos, qu'elle entre ou sorte de la cuve.

   Si je suis un peu décu de ne pas voir le devant, je suis par contre fasicné par la vue de son derrière. Quel derrière ! Au moins le double de celui du pépé qui pourtant est déjà gros !  Je suis obligé de changer souvent d'oeil à cause du froid provoqué par le courant d'air du trou. Après s'être longuement lavés et séchés, ils se passent de la pommade et de la poudre prescrites par le docteur. Je n'attends pas qu'ils éteignent la lumière pour me glisser dans le lit aussi silencieusement que j'en étais descendu.       A suivre........

  

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